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Pyrénées

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Pêche de la truite au pays basque

Rivières françaises? Espagnoles, le spécialiste de la pêche de la truite au pays basque, c’est Guillaume Chavanne le spécialiste. Vous débutez dans une “technique truite”, guide de pêche Garbolino vous propose une nouveauté lors de cette saison: testez une large gamme de matériel et de nouveautés Garbolino en situation et profitez des conseils d’un pro lors d’un guidage sur les rivières basques! Faire les bons choix techniques et stratégiques, avant et lors de votre sortie… l’une des clefs de vos succès futurs!

Infos et réservations:

Guillaume Chavanne – BASKPÊCHE

www.guide-bask-peche.com
06 15 04 17 42
chavanne.guillaume@gmail.com
Maison Etxegaraia – chemin de Olha – 64310 Sare

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Si vous souhaitez parfaire vos connaissances sur la pêche de la truite, consultez le site garbolino.fr,  et en particulier tous les articles dédiés à la pêche de la truite au toc. Nous vous conseillons en particulier:

Histoire

Fondée en 1945 par Henri Garbolino, l’entreprise est une marque de pêche française, . En 1960, les premières cannes en fibre de verre apparaissent. Dès 1977, c’est le composite qui apparaît. Puis, le carbone avec de l’utilisation de l’enroulement ou des nappes. Aujourd’hui, la majorité des pays européens ont des produits Garbolino sur leur marché. Parmi les différentes techniques de pêche, la marque se concentre en particulier sur la pêche au coup, grande canne, anglaise et feeder. Elle est aussi une marque reconnue pour la pêche de la truite aux appâts naturels.

La pêche de la truite dans les Pyrénées, est pour l’auteur un vrai retour à la maison. Suivez- le au gré d’un séjour dans les Pyrénées Orientales le long de la frontière Franco- Espagnole.

Pêche de la truite dans les Pyrénées: Back at Home

Tout pêcheur un tant soit peu assidu acquiert au fil des ans un panel de coins de pêche entre lesquels s’établit une hiérarchie selon des critères assez subjectifs. Les meilleurs sont souvent rattachés à des souvenirs d’enfance, ou, lorsqu’ils sont découverts plus tardivement, possèdent certaines caractéristiques essentielles qui les propulsent au pinacle de notre panthéon personnel. Personnellement, après une quinzaine d’années d’exploration tous azimuts, chaque sortie dans les Pyrénées devient synonyme de retour “à la maison”. Donc il possède un parfum tout particulier. Si de nombreux petits cours d’eau des Hautes Alpes supplantent les coins pyrénéens de mon enfance en termes de qualité de pêche à proprement parler, peu d’endroits égalent la diversité et le caractère des régions de la chaîne franco-espagnole.

Ouverture de la truite en lacs de montagne

Cette année, l’ouverture en lacs de montagne dans les Pyrénées m’a permis de retrouver quelques vieux potes. Pour un week-end partagé entre plans d’eau et rivières, prélude d’une semaine chargée avec un interlude espagnol, avant une dernière sortie catalane côté Français cette fois. La présence dans nos rangs d’un individu (dont l’appartenance à un grand groupe de pêche en vogue dans le monde des carnassiers m’empêche de divulguer l’identité), à la fois réfractaire aux grandes courses en montagne (suite à plusieurs années d’hygiène de vie déplorable) et puriste au sujet de l’esthétisme des poissons, a considérablement limité le nombre d’options possibles en termes de parcours : les lacs accessibles en claquettes épargnés par les truites blanchâtres héliportées, ça ne court pas les rues, même dans les régions les plus sauvages des Pyrénées.

Ainsi, ces critères nous ont directement conduits  aux lacs du Carlit dans le 66. Au-delà de la population de “farios méd” qu’on y rencontre, la fameuse souche arc-en-ciel Bouillouse est aussi représentée. Ces lacs sont assez atypiques dans les Pyrénées, dans la mesure où l’influence climatique méditerranéenne offre des conditions de vie moins austères qu’à l’ouest de la chaîne, favorisant le grossissement des poissons et un recrutement significatif, ce qui constituent leurs atouts principaux (et permet de mieux supporter les hordes de touristes qui défilent continuellement le long de leurs berges).

Notre ouverture en lac de montagne

Nous y passerons finalement une seule journée, la faute à une météo déplorable (raison officielle) et il faut bien l’avouer, à une pêche tout aussi pourrie (surtout au niveau de la taille moyenne des truites capturées).

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Ma conception de la pêche en lacs de montagne (pour la truite et le saumon de fontaine tout au moins) donne la primeur au moyen mis en œuvre. Le résultat reste  secondaire, jusqu’à un certain point bien sûr. Ainsi, en matière de pêche à la mouche, je rechigne toujours à nouer autre chose qu’une sèche au bout de mon bas de ligne. Tout en sachant pertinemment, qu’une prospection insistante sous la surface, en noyée notamment, souvent bien plus productive. Les quelques poissons capturés sont venus gober des chiros noirs émergents en l’absence de vague. Ou bien des sedges (goddard et ailes en toit) lorsque le vent a daigné rider la surface .


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La qualité de la pêche du matin ne fut pas suffisante pour nous pousser à braver la pluie battante de l’après midi et nous prenons la descente en fin de journée.

Pêche de la truite dans les Pyrénées: 1 descente pour la pêche en “eaux vives”

Le lendemain, nous démarrons en milieu de matinée sur un secteur d’eau vive proche, dans l’optique de continuer à la mouche. Je pêche en duo avec Benji. La topographie de la première partie du secteur (pentue et resserrée) donne la primeur à  l’approche immergée. Vers 11h, l’éclosion de phryganes se fait de plus en plus présente et un élargissement du tronçon multiplie les coups lents et homogènes. Mon compagnon qui s’escrime en sèche depuis le début remonte subitement au score. Je repasse en surface afin de ne pas perdre la cadence. Une berge chacun pour cette matinée, un rythme de touche constant, des truites modestes en taille certes, mais dont la qualité de souche compense largement ce déficit de centimètres. Nous arrêterons de compter à 20 poissons chacun :

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” Prendre des truites moyennes sur des rivières moyennes est peut être un boulot minable, mais il faut bien que quelqu’un s’y colle” John Gierach

Passage de la frontière espagnole

Le lendemain, je franchis la frontière espagnole et ses célèbres bars pour adultes en compagnie de Sylvain Duvinage (sans aucune halte !), guide de pêche et boss de l’Agence Nomade Pêche, qui vient repérer un éventuel nouveau produit en terre catalane. Baroudeur insatiable et facétieux personnage (bien que désormais assagi par son statu de père de famille), Sylvain m’a proposé de l’accompagner pour sa reconnaissance. Toutefois, mon hôte connaît bien mon excitation. Mais aussi ma tendance stackanoviste lorsque je tiens une canne à truite.

Cependant, les nombreuses allusions à la nécessité de professionnalisme de notre excursion calment un peu mes ardeurs durant le trajet. Le but du séjour est de pêcher un maximum de secteurs différents, à la fois en terme de configuration que de gestion  piscicole (oui nous sommes en terre ibérique, où l’on ne lésine pas avec les déversements) entre la rivière principale et quelques affluents.  Le jugement des parcours tiendra compte uniquement de la qualité des secteurs en vue d’éventuels guidages de clients français (critères qui se révèlent souvent différents des miens qui pourraient se résumer de la façon suivante, par ordre croissant d’importance : truites sauvages/nombreuses ou grosses/cadre bucolique).

Des parcours très variés de l’autre côté de la frontière

Donc, nous pêcherons successivement des secteurs de montagne caillouteux, des portions de plaine aux poissons exogènes et d’autres parcours avals type « cimetière des éléphants » où la qualité des truites est supérieure (reproduction naturelle ou effet bénéfique du temps sur les stigmates d’une naissance en bassins bétonnés ? difficile à dire).

Retrouvailles pyrénéennes 12- Pêche truite Pyrénées Espagnoles

Les pluies orageuses qui s’abattent sur la région depuis notre arrivée nous laisseront un court créneau de 2h avant que l’eau ne se teinte.  Nous débutons la pêche en pleine éclosion de Blue Winged Olive : Ce début d’après midi nous a quand même laissé entrevoir les -grandes- possibilités de pêche en sèche, ce qui motive grandement à revenir traîner ses wad’ dans le coin :

Retrouvailles pyrénéennes 13- pêche truite mouche Pyrénées espagnoles

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Retrouvailles pyrénéennes 15- Mouche Pyrénées France Espagne truite

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Retrouvailles pyrénéennes. Pêche truite mouche Pyrénées Espagne

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Le lendemain, nous écumerons les parcours « intensivos » et secouerons essentiellement des truites à manches courtes, que la déontologie m’empêche de publier ici. Je ne cris pas au scandale face à la présence de ces poissons, je veille simplement à me tenir éloigné des secteurs qui les contiennent, et laisse le soin aux pratiquants (français pour la plupart) en manque de sensations, de venir leur tordre le coup sans vergogne.

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Sur le haut de la vallée, nous retrouvons une configuration typique de rivière de montagne, avec des truites plus petites mais en densité intéressante :

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Retour en France

De retour d’Espagne, je retrouve Benji pour une journée dans les Pyrénées Orientales. Cette session se transformera finalement en un gros coup du matin, sous les effets conjugués de la chaleur écrasante et du Saint Chinian du repas du midi.

Il fut un temps pas si lointain où toute forme d’alcool était systématiquement bannie de mes sorties de pêche. Je prenais alors la chose beaucoup trop au sérieux pour me pervertir à consommer toute substance qui aurait pu me faire dévier de mon leitmotiv. Il va sans dire que je ne considérais pas comme pêcheur (et c’est d’ailleurs toujours le cas) ce genre de gars qui utilisent la pêche comme alibi pour se biturer entre collègues.  Ils sont en partie responsables de l’image de beauf moyen qui affuble notre loisir et n’inspirent pas vraiment le respect.

Toutefois, j’ai quand même assoupli ma position avec les années et ne boude pas mon plaisir en présence d’un bon vin rouge de temps à autres, en particulier lors des débriefings post-coup du soir.

Dernière journée de pêche de la truite dans les Pyrénées

Bref, revenons au bord de l’eau :

Nous démarrons la pêche assez tard ce matin là, vers 8h. Au vu des niveaux encore importants des portions plein débit (oui, nous sommes dans une vallée qui n’a pas échappé aux turbines d’EDF) et de l’affection des truites « méd » du coin pour les rayons du soleil, nous n’avons pas jugé déterminant de démarrer aux aurores…

Retrouvailles pyrénéennes 23- pêche de la truite dans les Pyrénées

… bien mal nous en a pris. Dès les premiers coups de ligne, les prises s’enchaînent, la taille moyenne est honorable pour le secteur. Les truites mangent sur les bordures maigres et lentes, ça rentre régulièrement :

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Retrouvailles pyrénéennes 25- Pêche Truite Pyrénées

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Après une première heure difficile, mon binôme sort de sa léthargie et participe à la fête :

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Toutefois, vers 10h, la cadence diminue brutalement, nous laissant sur notre faim. Nous plions un peu après, en regrettant ce réveil tardif…

Difficile de connaître les heures d’alimentation des poissons dans tel cours d’eau à tel moment de l’année sans être présent très régulièrement au bord de l’eau.  Je suis de plus en plus convaincu que ces horaires dépendent d’un nombre très importants de paramètres dont nous ne maîtrisons pas totalement la compréhension. De plus, ils ne sont pas vraiment reproductibles d’une année sur l’autre et nécessitent une fréquentation assidue des berges pour les déterminer à court terme.

Nous reviendrons sur ce sujet durant l’hiver !

A bientôt

Simon SCODAVOLPE

Le site garbolino.fr vous présente depuis plusieurs mois un contenu riche en informations, et en partage de la part de passionnés des différentes techniques. Nous avons voulu pour commencer cette série de portraits vous présenter Simon Scodavolpe que nous suivons très régulièrement dans les colonnes de notre site.

Laissons la parole à Simon afin qu’il  nous parle de son histoire, de son parcours et de sa passion. Nous en profitons pour le remercier pour le partage, et la sincérité de sa passion, que l’on ressent dans tous ses récits.

Peux- tu nous expliquer comment est née ta passion pour la pêche?

Simon Scodavolpe: je n’avais aucune prédisposition à devenir pêcheur. Ma première rencontre avec une canne fut assez fortuite et s’est produite au détour d’un ruisseau à vairon de mon Gers natal. D’abord assez circonspect face au réel intérêt de cette activité, c’est avant tout une histoire d’amitié, avec mon camarade d’enfance Alexandre, qui m’a entraîné au bord de l’eau dans un premier temps.

Petit-à-petit, une expérience en appelant une autre, j’ai commencé à pêcher plus régulièrement de mon propre fait. Il faut dire que ma taille élancée me poussait d’avantage à manier des cuillères qu’à en recevoir sur un terrain de rugby (sport national de mon département et occupation principale de mes semblables). Un voisin plus âgé provoqua ensuite la rencontre avec le poisson qui me fit totalement basculer : la truite fario.

D’abord attiré par la perspective d’évasion (à l’âge de 10 ans, faire 100 km pour “aller pêcher” donne une toute autre dimension à la chose), je découvrais le territoire pyrénéen avec un regard contemplatif et accordais autant d’importance aux cadres de mes sorties qu’au résultat en lui même.

Deux maîtres en VHS

Comme toute passion naissante s’accompagne d’une soif d’apprentissage, je lisais “Pêche pratique” et visionnais en boucle des vhs sur les pêches de la truite. Rapidement, je m’identifiais à certains pêcheurs de renoms et mes deux maîtres devinrent Olivier Plasseraud et Alphonse Arias (j’avoue me souvenir quasiment par cœur des répliques de leurs films de l’époque), à la fois pour leur charisme, mais sans doute aussi parce que leur accent chantant et les coins qu’ils fréquentaient m’étaient familiers. Ces deux pêcheurs sont sans doute ceux qui m’ont le plus influencé à ce jour, d’autant plus qu’ils sont devenus des amis.

Toujours sous l’impulsion d’Alexandre, je découvrais à l’âge de 12 ans l’univers grandiose des lacs d’altitude. Je me souviens encore d’un article consacré au cristivomer lu en 1997 dans un numéro de la “Pêche et son environnement” qui m’avait alors totalement fasciné. A 15 ans, nous randonnions et bivouaquions sans autorité parentale, le  flegme et le mètre quatre vingt dix de mon camarade avaient sans doute été jugés suffisamment protecteurs pour nous laisser évoluer seuls en haute montagne. Nous pêchions uniquement au vairon manié, avalant les kilomètres de berges à saute mouton et grillions des truites pour le repas du soir.

Les randos pêche ont dès lors occupé tous mes étés avec une assiduité croissante dès l’acquisition du permis de conduire (cette passion m’a conduit à co-écrire un livre sur la pêche en lacs de montagne en 2011 intitulé le « Guide randos-pêche en lacs de montagne »).

 

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Simon est un véritable touche à tout de la pêche des salmonidés de la truite en Eaux Vives aux lacs de montagne

 

Et ton goût pour le partage ?

Simon Scodavolpe: en 2006, mettant à profit mon temps libre d’étudiant, je provoquais la rencontre avec Olivier Plasseraud et débutais la rédaction d’articles pour la revue Salmo.

Au contact des autres collaborateurs, je saisis vraiment la portée de la pêche de la truite en eaux vives et en retirais ce qui est devenu mon leitmotiv : la logique du bon moment, au bon endroit, avec la bonne technique.

Naturellement, pour y parvenir, j’ai toujours méprisé les clichés affublant certains modes de pêche et le snobisme halieutique qui caractérise certains pratiquants.

Portrait de Scoda 2 simon scodavolpe

Pêche au Toc, Vairon, Mouche, … Simon ne s’interdit aucune technique de prospection pour la traque de son poisson favori

 

La pêche comment la vis- tu au quotidien?

Simon Socdavolpe: prétendre aujourd’hui que la pêche de la truite me passionne est sans aucun doute un euphémisme, tant elle a conditionné (et conditionne encore!) tous mes choix de vie.

De mes études à mon atterrissage professionnel (suite à une nécessité de quitter les Pyrénées à contre cœur il y 3 ans), tout a été pensé et réfléchi dans un seul but : pouvoir passer un maximum de temps à courir les berges de première catégorie.

Passer un maximum de temps au bord l’eau

Je suis accaparé par les salmonidés et leurs milieux, au point de passer parfois pour un associable.  Je vis pêche, de mes lectures (depuis la révélation qu’a constituée le courant Nature Writting par le biais de son fantastique auteur John Gierach) jusqu’au contenu de mon assiette (oui je mange des truites !). Profondément attaché aux valeurs traditionnelles, je reste perplexe face à la déferlante technologique récente, regrettant un peu de voir des jeunes générations plus attirées par le côté bling-bling des carnassiers aux leurres, que par les plaisirs simples et profonds inhérents aux salmonidés.

Aujourd’hui catapulté dans les Hautes-Alpes, je pêche essentiellement les rivières de Provence (des Cévennes où réside une partie de ma famille aux contreforts des Alpes du Sud) et je me délecte de découvrir ces nouveaux territoires. Pour combler le mal du pays, je profite des visites familiales pour retourner pêcher dans les Pyrénées, et notamment les lacs de montagne dont la beauté reste inégalée à mes yeux.

Portrait de Scoda 3 simon scodavolpe

Depuis quelques mois, j’ai la chance de faire partie de l’équipe GARBOLINO. Cette marque reste associée à la truite depuis ma plus tendre enfance. Epoque où elle commercialisait le moulinet à talon pyrénéen Corsec. Elle reflète au mieux la diversité qui caractérise la pêche de ce poisson en France; à travers la variété de l’équipement mis à disposition des pêcheurs. En effet, sa philosophie correspond finalement assez bien à ma conception de la pêche. La sortie en 2015 d’une nouvelle version de la célèbre canne Pyrénéenne  est la parfaite illustration.  Attachée aux traditions sans se montrer réfractaire à l’évolution !

A bientôt sur Garbolino.fr !

 

Portrait de Scoda 4 simon scodavolpe

Où pêche- t- on la truite en début de saison? Début mars, selon le calendrier officiel, c’est encore l’hiver. Si notre enthousiasme tend à nous le faire oublier, les truites ne sont pas très hardies à cette période de l’année.

La pêche de la truite en début de saison

Maigres, affaiblies par leur période de reproduction, elles sont encore relativement cantonnées aux abords des caches (tout excès d’embonpoint chez un poisson capturé à cette époque en montagne ne laisse pas de doute sur son origine). De cet état de fait découle toute la stratégie de pêche du début de saison. Réussir en mars, c’est faire abstraction des souvenirs de la fermeture passée, moment où les poissons chassaient allègrement devant les pierres. L’hiver est passé, la donne a changé.

Dans l’immense majorité des cas, la neige tient encore aux sommets, l’eau est froide, basse et claire.  Les  truites n’ont pas encore rejoint les zones tumultueuses et les radiers maigres ; les postes du milieu du cours d’eau (aussi alléchants soient-ils) sont inoccupés pour la plupart. Les touches surviennent principalement sur les bordures encombrées avec un courant amorti.

Un tableau général mais des exceptions

Si ce tableau classique dépeint les rivières de montagne au mois de mars, les exceptions se multiplient depuis quelques années. Dans un contexte global de dérèglement climatique, les conditions rencontrées au bord de l’eau sont de plus en plus difficiles à prévoir.  Les derniers hivers ont été marqués par une succession de coups de froid et de périodes douces et humides plus ou moins longues, faisant varier du tout au tout les conditions hydrologiques des cours d’eau. S’il faut composer avec ces aléas climatiques toute l’année, c’est bien en début de saison, lorsque la neige recouvre les sommets, que leurs répercussions sont les plus marquées.

Ainsi, définir le lieu de l’ouverture plusieurs semaines à l’avance expose à de grosses désillusions en terme de résultats. Si cette occasion est plus prétexte à vivre un week-end bien arrosé (pas seulement  par le ciel) entre copains, la météo ne revêt une importance que sommaire. Par contre, si vous abordez (déjà !) le premier jour de la saison avec une logique de réflexion et d’optimisation, vous risquez d’être sacrément déçus… Pour les  acharnés de la planification, il faudra donc très certainement déroger à cette ligne de conduite (ayant horreur de la chose, je me délecte de prêcher pour ma paroisse à cette occasion). Voici quelques clés pour faire les bons choix :

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Une truite sauvage typique du début de saison : maigre, avec une grosse tête.

Comment choisir le cours d’eau ?

Les cours d’eau à truites peuvent être séparés en deux grands types, auxquels correspondent deux situations météorologiques optimales :

Partir sur les cours d’eau de régime pluvial : de la douceur !

Les cours d’eau de régime pluvial désignent les rivières non influencées par la fonte des neiges, c’est-à-dire celles provenant de sources ou de résurgences. Leur température est étroitement dépendante de celle de l’air ambiant puisque l’effet tampon du manteau neigeux ne les touche pas. Plus que la température du jour J, il est important de considérer son évolution au cours de la période précédant la date fatidique. Lorsque la masse d’eau est faible et les sources à proximité, tout peut changer rapidement. Plusieurs cas de figure peuvent survenir :

Si la température de l’eau décroît, s’éloignant par la même de l’optimal thermique de notre salmonidé (autour de 12°C), la pêche s’annonce compliquée. La pire situation serait un coup de froid brutal qui viendrait mettre un terme à une météo douce établie depuis plusieurs semaines.  La truite aimant la stabilité (nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement dans un article dédié aux paramètres qui influencent son humeur), un changement météorologique brusque accompagné d’une évolution thermique défavorable leur ferment fréquemment la gueule.  Un temps froid et stable installé depuis longtemps, bien que loin d’être la panacée, est moins néfaste.

Le temps précédant la semaine fatidique

Au contraire, si comme en 2013 et 2014 sur le pourtour méditerranéen (notamment dans le Minervois et les Cévennes), un temps doux, qu’il soit sec ou légèrement humide, fait son apparition une semaine avant et induit une hausse de la température de l’eau aux alentours de 10°C, vous pouvez partir confiant ! Lorsque cette douceur est couplée à de fortes précipitations et une montée des niveaux, de bonnes chances de réussite subsistent, notamment au toc. Toutefois, si comme moi, vous rechignez vraiment à pêcher la truite dans l’eau forte et teintée, mieux vaut quitter la plaine et se rapprocher des sommets :

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Météo printanière dès l’ouverture 2014 dans les Cévennes, ici sur un cours d’eau provenant de sources… 

Les cours d’eau de régime nival : du froid, et du soleil !

 

Ces cours d’eau sont alimentés par la fonte des neiges. Quelque soit la tendance au niveau du ciel en cette fin d’hiver, vous y trouverez de l’eau froide, voire glaciale (moins de 5°C). Les meilleures conditions que l’on puisse espérer émanent d’une météo anticyclonique, froide et sèche ; l’idéal étant une gelée matinale suivie d’un relatif radoucissement en cours de journée, avec un soleil suffisamment chaud pour taper un peu sur les blocs en bordure et réchauffer l’ambiance sous l’eau, mais sans excès pour ne pas déclencher la fonte du manteau neigeux. Ces conditions idylliques nous ont gratifiés d’un mois de mars excellent en 2014 dans les Alpes du Sud !

Attention à la fonte

Au contraire, si par malchance, un redoux marqué (qu’il soit sec ou humide), déclenche une fonte inopinée, mieux vaut cibler les cours d’eau du paragraphe précédent ou (si vous vous situez dans une vallée de montagne) monter assez haut en altitude, afin de trouver une teinte moins rebutante (plutôt vert bouteille que marron) et des petits milieux dans lesquels les truites s’accommodent mieux de ces conditions particulières : par exemple, lors de l’ouverture 2014 dans les Pyrénées Centrales, une chaleur précoce  a déclenché la fonte en journée ; ceux qui se sont rabattus sur les torrents de montagne ont quand même tiré leur épingle du jeu !

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L’Ubayette (04) en mars 2014 : des conditions optimales sous un timide soleil provençal…

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… avec de belles farios à la clé !

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Lorsque la neige tient au sol en altitude, les conditions sont souvent favorables en grands cours d’eau…

 Quels types de portions pour la pêche de la truite en début de saison ?

Nous y voilà, vous savez désormais quelle rivière sera le théâtre de votre ouverture. A ce moment là, les réflexions doivent se poursuivent sur le choix du parcours :

Le jargon halieutique mélange parfois « bonnes rivières » et « bons coins ». Cette différence d’échelle anodine sur le papier ne doit pas occulter le fait que toutes les portions d’un même cours d’eau, aussi renommé soit-il, ne se valent pas ! Tout peut changer à quelques centaines de mètres près. Le long d’une rivière, se succèdent des tronçons différents en termes de pente et de largeur ; chacun d’eux possède un « moment chaud », c’est-à-dire une période de l’année qui coïncide avec un niveau idéal et une configuration adaptée au comportement des poissons durant ladite époque.
Des problématiques différentes suivant les régions

Avant tout chose, précisons que les problématiques  changent selon que l’on considère les chalk-stream bretons, le chevelu du plateau de Millevaches ou les torrents pyrénéens par exemple, tant ces biotopes sont aux antipodes ! Dans un souci de simplification, nous nous en tiendrons aux cours d’eau à truites majoritaires dans l’hexagone : les rivières caillouteuses de montagne. Ces milieux présentent généralement une pente relativement importante (induisant un courant et des turbulences marqués) et une largeur fluctuante, croissante en descendant vers l’aval, mais également variable par tranches de quelques dizaines de mètres, tout au long de son cours.

Dans l’eau froide du début de saison, tout excès de turbulence et de vitesse de courant d’un secteur réduit considérablement le nombre de coups favorables. Il conviendra donc de rechercher les zones les moins pentues et/ou les plus élargies du cours d’eau considéré. Plus à même de contenir les courants laminaires et lents appréciés par les truites à cette époque.

Conseils pratiques

Attention, cela ne signifie pas systématiquement fouiner vers l’aval, au contraire : un replat de quelques dizaines de mètres sur le cours amont d’un torrent cascadeur concentre les poissons engourdis du mois de mars et se révèle bien plus porteur que la même topographie uniformément reproduite dans le bas de la vallée ! La nature de ce qui l’entoure conditionne la valeur d’une zone (de la même façon en été, les micro-ruptures de pente dans parties avals qui chauffent sont des aimants à truites).

Dans le cas où vous découvrez les lieux (situation déconseillée, sauf si vous avez le goût du risque !), votre salut passe par une étude attentive des courbes de niveau de la carte IGN au 1/25 000 (nous en reparlerons également). Attention, la préférence que vous accordez aux secteurs lents ne doit pas vous conduire dans des portions trop uniformes qui manquent souvent de caches et donc de densité de truites. J’insiste particulièrement sur ce point : à l’ouverture, il faut parvenir à trouver le bon compromis entre abondance de caches et pente modérée, ce qui n’est pas toujours évident (ces deux paramètres variant naturellement de façon inverse).

Illustration du propos

Voici les clichés de deux secteurs différents de la même rivière pris à quelques centaines de mètres de distance, afin d’illustrer le propos :

PÊCHE TRUITE OUVERTURE.toc.début de saisoonCette portion pentue et rapide, bien qu’attractive par son nombre de caches, est trop agitée pour un mois de mars…

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… au contraire de celle-ci, plus profonde et plus lente car plus élargie, privilégiée par les farios à cette saison !

Au-delà de l’adéquation avec la tenue des poissons, le parcours choisi doit permettre de vous isoler au maximum des autres pratiquants. Sauf si vous supportiez mieux que moi la cohabitation au bord de l’eau !

Eviter les “confrères”

Pour éviter de tomber sur un confrère évoluant au dessus de vous, un peu de méthode s’impose. Privilégiez les secteurs boisés, inaccessibles sur plusieurs kilomètres en amont de votre point de départ (l’action de pêche se faisant en remontant). Passez la carte au crible pour dénicher les micro-portions où la rivière s’éloigne de la route, nécessitant quelques minutes d’approche pédestre décourageante pour les moins motivés. Prenez le contre-pied des autres pêcheurs  dans leur façon d’aborder les parcours : la majorité débutant machinalement vers l’amont à partir du pont où ils se garent, descendez plutôt la rivière à pied sur quelques centaines de mètres pour ensuite pêcher en remontant l’aval immédiat du pont, souvent délaissé !

Quels types de postes ?

Le choix des postes conditionne la réussite de toute partie de pêche (voir l’article « truite au toc : comment définir une stratégie de prospection ? »). A ce moment de l’année (lorsque la température de l’eau est inférieure à 7/8 degrés), il est d’autant plus important de sélectionner les coups que les truites ne sont pas encore dispersées comme en été, un grand nombre d’entre eux reste vacant. De fait, rares sont ceux qui possèdent les qualités requises. Les meilleurs se situent en bordure, animés d’un courant laminaire d’intensité modérée, à proximité de zones de repos et généralement assez profonds.

Pour autant, ne négligez pas les minces radiers au bord (là où la plupart des gens mettent les pieds) si un soleil printanier y déverse ses rayons : les truites quittent alors fréquemment les zones profondes pour s’y poster. Comparativement à la période post-fonte des neiges, vous aborderez un nombre moins important de coups. Les portions favorables méritent d’autant plus d’application et l’insistance paye en présence d’une eau très froide.

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Un poste typique de début de saison : une veine molle d’un bon mètre de profondeur, accolée à une belle cache !

Comme évoqué dans le paragraphe précédent, il faut également tenir compte de la sur-fréquentation des berges. Passé le coup du matin durant lequel on peut espérer évoluer en terrain vierge (à condition d’avoir pris ses précautions !), vous avez intérêt ensuite à cibler les postes où subsistent quelques chances de capture après le passage de plusieurs confrères. Ils sont de deux types :

Les coups vastes et peu marqués

Comme leur nom l’indique, ils nécessitent un grand nombre de coups de ligne pour une prospection efficace. Peu inspirants pour un pêcheur trop pressé, happé par la course effrénée dans laquelle il ne faut pas tomber. Personnellement, l’ouverture est l’un des rares jours de l’année où je m’astreins à prospecter ce type de poste (mon goût naturel me guidant plutôt vers ceux où les truites sont plus facilement localisables et donc moins laborieux à appréhender). Ainsi, plutôt que de perdre du temps à multiplier les tentatives sur les coups marqués et rebattus. (Ceux où les poissons  déjà pris ou effrayés). Peigner les zones vastes peut s’avérer intéressant. En plus, c’est le moment de la saison où elles sont le plus porteuses !

PÊCHE TRUITES OUVERTURE.9 pêche truite début de saison

Dans les coups vastes, les truites s’accommodent mieux de la pression de pêche.

Les postes difficiles d’accès 

Quand il y a beaucoup de concurrence, appliquez-vous à faire ce que vos confrères ne font pas (ou mal). Pêchez les bordures éloignées et encombrées, qui nécessitent des lancers précis et une tenue de canne irréprochable pour passer creux. Recherchez les coups tordus, discrets, sous les branches basses et abandonner au contraire les postes évidents et accessibles si vous vous sentez précédé !

PÊCHE TRUITES OUVERTURE.10 pêche truite début de saison

Un coup difficile à aborder techniquement, souvent salutaire le samedi après-midi pour celui qui parvient à y lancer sa ligne !

Si ces quelques pistes d’ordre stratégique pourront, je l’espère, vous aiguiller vers une destination attractive, il faudra également piocher la bonne canne dans votre fagot ! A moins d’être d’un pêcheur exclusif (ce qui n’est pas forcément judicieux en début de saison où l’adaptabilité est un critère important de réussite), le panel de techniques qui s’offrent à vous impose des choix… Nous verrons ce qui les dicte dans un prochain article !

A bientôt

Simon SCODAVOLPE